La Résistance


Psychanalyse - psychothérapie en ligne -thérapie de couple - 35€ la séance d'une heure

C'est par « ma » psychanalyse que j'ai pu retrouver la mémoire de ce que j'avais vécu dans l'enfance et surtout ses influences dramatiques sur ce qu'a été ma vie d'adulte.

Comment se déroule une consultation ?

Image La Liberté guidant le Peuple - 1830 - Auteur Eugène Delacroix (1798 - 1863) - Domaine Public

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 La résistance, notre définition : tout autant que l'appétit ou la soif qui rappellent la nécessité de se réalimenter, la résistance est la manifestation d'une autre fonction individuelle indispensable à la préservation de soi-même face aux différentes manifestations venues de l' extérieur, susceptibles d'être à nouveau nuisibles à notre équilibre souvent difficilement acquis. Cette fonction est la peur appelée aussi appréhension suivant son degré de manifestation qui s'auto-régule sur les circonstances du moment, dans notre cas, sur le comportement du psychanalyste ! Lui seul devra donc, sur la mémoire de ses propres peurs dans les mêmes circonstances, œuvrer pour instaurer un climat de confiance nécessaire et indispensable pour diminuer les tensions provoquées par ce phénomène et ainsi, libérer la parole ! Je ne connais aucune personne (y compris psychanalystes) capable d'exprimer partout, en toutes circonstances, sa pensée profonde, son avis personnel, etc., ne serait-ce que dans la peur d'être incompris, critiqué, ridiculisé, stéréotypé, classé, jugé, etc., etc., peur de tout ce qui peut personnellement mettre en difficulté.....

Si bien des psychanalystes sont parvenus par leur propre analyse, à se défaire de tout jugement, certains, victimes de leurs études en psychologie ou psychiatrie, ont encore beaucoup de peine à se débarrasser de l’habitude à toujours vouloir trouver chez chacun, les symptômes qui leur permettrait de pouvoir utiliser une classification neurologique difficilement acquise !

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Il est facile de comprendre que la peur puisse nous faire résister à parler quand on se rappelle des menaces et punitions que nous avons subies quand enfant, nous avons innocemment dit ce que l'adulte ne voulait pas ou ne pouvait plus entendre. Pire était la sentence quand la parole interdite était remplacée par les actes. Malheureusement pour certains, ces actes incompris ont été observés avant même d'être compris, c'est ainsi qu'ils se sont trouvés classés schizophrènes, psychopathes, bordéliques, autistes, dépressifs, ou autres, et soignés en conséquences au profit des spécialistes et de la pharmacopée.

Image Silence (1799-1801) - Auteur Johann Heinrich Füssli - Domaine Public

Il est donc tout à fait normal que l'on puise avoir de la résistance à parler, ainsi que de la méfiance envers le psychanalyste. Il est bon de savoir à qui l'on a à faire avant de se confier et le titre de psychanalyste n'est pas à lui seul une garantie, pas plus qu'un diplôme en la matière s'il existait. Si silence total est obligatoire pour le psychanalyste, ce n'est pas dans la séance mais à l'extérieur qu'il doit se respecter. C'est vraiment le minimum que l'on puisse attendre de lui.

Nous pouvons différencier plusieurs formes de résistance :

- La première et de loin la plus importante, est celle du psychanalyste à ne pas vouloir changer (voir oublier !) sa méthode.

- La deuxième est celle du patient à se retenir de parler des sujets qui lui tiennent à cœur alors que c’est souvent la raison même de sa présence en  psychanalyse.

- Les autres sont de formes tout à fait particulières, liées directement aux systèmes naturels de rejet, de défenses, de protections et surtout celui qui permet d'oublier ce qui serait insupportable à se rappeler à la moindre similitude pouvant apparaître dans la vie quotidienne.

L'oubli : on ne sait pas que l’on a oublié alors que les moments difficiles que l’on a vécus sont restés en mémoire. L’oubli protège la personne contre tout ce qui pourrait rappeler ces moments dans la vie quotidienne, c’est une protection naturelle qui existe aussi chez l’animal. On peut donc aussi considérer que le fait de vouloir échapper à tous ces souvenirs dans l’analyse, est aussi une forme de résistance.

Revenons à la première forme de résistance :

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Image Le Désespéré - Auteur Gustave Courbet - Domaine Public

Elle est directement liée au silence du psychanalyste. Le silence du psychanalyste n’est évidemment important que dansl’écoute. En effet il n’est pas possible d’écouter et de parler en même temps. Par contre, il est certain que mieux vaut qu'il se taise que de vouloir amener des réponses subjectives aux questions que s'impose le patient qui est d’ailleurs sûr d’en détenir lui même la clef mais pas encore la serrure correspondante. La plupart des psychanalystes résistent à tout ce qui pourrait les faire dévier de leur méthode qu'ils ne peuvent remettre en question devant le patient, sous peine de mettre en péril l'influence du « savoir » soit disant utile, acquis par sa propre analyse. C'est oublier que Freud a pu découvrir la psychanalyse après avoir su écouter sa cliente qui lui a dit « taisez-vous, laissez-moi parler ! ».

Ce n’est pourtant pas honteux quand on sait que l’analyse pour un psychanalyste, ne se termine jamais. Le psychanalyste ne peut ignorer qu’il se doit de répondre le plus sincèrement possible aux questions les plus intimes qui peuvent lui être posées, bien sûr, si réponse il peut donner ! (peur de sa capacité à pouvoir l'entendre) Le refus de répondre doit lui être tout aussi sincèrement expliqué. C’est une des conditions élémentaires pour que la confiance s’établisse entre le patient et lui-même, malgré le fait que le patient n’est pas tenu au secret de la profession (ce qui pourrait faire résister le psychanalyste à répondre à certaines questions). Tout ceci contribue à faire tomber la résistance du patient et ainsi réduire le nombre des séanceset obtenir  un meilleur résultat final.

Ici intervient aussi le rôle de l’argent, rôle que trop souvent la psychanalyse veut faire croire qu'il n'est bénéfique qu' au travail du patient dans sa « cure ». C'est mentir par omission, en effet, à moins d'être un rentier, le psychanalyste, comme chacun, ne pourrait consacrer tout son temps à l'analyse sans jamais être rémunéré. Par contre, il serait peut-être judicieux d'adapter ses tarifs aux capacités financières de ses patients. Vu comme ça, il est normal que dans le prix du travail puisse y paraître la valeur réciproque du temps qui y est consacré.

La deuxième forme : comme nous venons de le constater, la résistance du patient est proportionnelle au manque de confiance envers le psy censé pouvoir tout entendre. Pouvoir tout entendre est loin d’être suffisant pour que l’autre puisse tout dire, sinon, pourquoi ne pas choisir un mur pour parler !(ça serait plus facile et plus économique : le mur des lamentations !).

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Que cherche le patient qui pousse la porte d’un psychanalyste si ce n’est une personne avec qui, il pourra confier, retrouver et étudier l’origine de ses peurs ses angoisses, ses incertitudes, ses comportements, ses difficultés en général ; la personne qu’il n’a jamais rencontrée dans sa vie ! Certains psychanalystes prennent le rôle de la poubelle où chacun peut, moyennant quelque argent, y déverser ses problèmes, ses insultes, ses plaintes, etc.. Bien qu'il puisse en résulter quelques bénéfices thérapeutiques, cela n'a rien à voir avec ceux d'une véritable analyse.

Image Escapando de la Critica Madrid(1874) - Auteur Pere Borrell Del Caso - Domaine Public

Un psychanalyste par expérience, n’est pas sans savoir que la situation dans laquelle se trouve la personne qui fait appel à ses compétences, est le résultat de son vécu dans sa totalité et que lui-même, avec ce vécu, serait à quelques différences près, dans la même situation. Cette pensée, quand elle existe, transparaît dans les séances et réduit aussi, considérablement les résistances. Résistances = perte de temps ! Tout ce qui contribue à les diminuer ne peut qu’être bénéfique  aux résultats de l’analyse.

Le monde de la psy en général, de la psychanalyse en particulier, s’enferme dans un cocon qui les maintient hors d’atteinte des critiques sur les résultats souvent décevant, laissant planer chez les patients le doute qu’ils sont incurables faute de ne pas avoir fait l’effort suffisant pour comprendre ce que le psy  laisse à penser. Son silence soit disant indispensable, lui évite de répondre à des questions embarrassantes car bien souvent, il n’en détient pas les réponses.

Ceci me rappelle ce qu’un livreur m’a glissé à l’oreille en posant devant moi sa charge : « la psy !...c’est de la branlette mentale ». Ayant eu l’occasion d’assister à plusieurs grands débats et parcouru les forums sur Internet, je n’ai pas trouvé suffisamment d’arguments pour lui prouver le contraire. Comment dans ces conditions, ne pas résister à vouloir parler sans tenter d’analyser la capacité du psy à pouvoir entendre ce qu’on aimerait pouvoir lui dire ? Pourquoi le psy résiste-t-il à cette possible analyse ?

 C’est le devoir du psychanalyste de mettre tout en œuvre pour faire tomber la résistance qui existe de part et d’autre au cours des séances et non celui du patient (qui est déjà très patient)

Conclusion : envers tout ce qui peut se dire dans le domaine de la « psy », la résistance est tout à fait normale, son absence pourrait se comparer à un acte kamikaze, c'est à dire à un acte suicidaire animé d'une bonne cause qui, malheureusement, ne servirait que les avantages de ceux qui pourraient en profiter et non à ceux qui mériteraient d'en être protégés!