Faire le deuil - psychothérapie


Psychanalyse - psychothérapie en ligne -thérapie de couple - 35€ la séance d'une heure

C'est par « ma » psychanalyse que j'ai pu retrouver la mémoire de ce que j'avais vécu dans l'enfance et surtout ses influences dramatiques sur ce qu'a été ma vie d'adulte.

Comment se déroule une consultation ?


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Témoignage :

15 ans et demi : mon âge ----quinze ans et demi que je l’attends, que je l'imagine, que je le cherche, que je le rêve ---- Aujourd'hui, il est là MON PERE ! ---- Quelles fortes émotions ! Mon cœur bat très fort --- on ne sait que se dire, il y a tellement à dire ! ---il est beau, il est fort et surtout très gentil ----

Image Pensée sauvage associée à la pensée dans le langage des fleurs - Domaine Public

3 mois s’écoulent, chaque jour est plus merveilleux que le précédent ! Ma joie est aussi la sienne ! Protégée, défendue, ma vie a complètement changée, mes copains et copines ne manquent pas de faire sa connaissance, j'en suis fière. C'est le grand bonheur.

Je sens que le vide vécu pendant ces quinze années est soudain comblé. Je suis entière, emplie de bonheur et les projets communs laissent entrevoir un avenir prometteur.

Si avant je ne savais que faire des petits cadeaux confectionnés à l'école pour la fête des pères, maintenant j'attendais avec impatience Noël approchant.

Quand un soir, .....la panique ..... je téléphone ..... Les pompiers.....les électrochocs ..... L’affolement ..... Puis cette ambulance qui part pour la morgue. Un cri sort du plus profond de moi -même et me terrasse au pied du mur où je me suis adossée, le silence de la solitude reprend sa place. Quelque chose meurt en moi.

La mort cruelle, infâme, m'a pris mon insouciance. Impossible de penser sans y penser Elle peut frapper de nouveau, à tout moment, dans sa soudaineté qui donne cette blessure intérieure inguérissable.

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Le temps qui s'écoule forme lentement un voile sur cette plaie qui ne cesse de s’ouvrir à chaque date d'anniversaire, à chaque élan retenu vers les silhouettes, les voix, les rires qui lui ressemblent. A nouveau la pensée réactive la souffrance que l’on croit pansée.

Image La Mort et les Jeunes Filles (1872) - Auteur Pierre Puvis de Chavannes (1824-1898) - Domaine Public

Pour pouvoir continuer à vivre sans que cela ne soit qu'une dérive, les projets qui avaient été seulement ébauchés avec la personne défunte peuvent être retentés ; dans cette communication "concrète" dans la réalisation, la "solitude d'absence" se temporise d'une "présence absente", il est là, il me parle, on se parle « tu vois ! C’est bien ? … »

L'adolescence est une période fragile qui déjà s’inscrit dans la métamorphose physique ; le heurt naturel rencontré dans les prémisses identitaires s’intoxique. Le foudroiement causé par la mort accomplit son œuvre de déstructuration.

A l'annonce d'autres deuils, un ressentiment resurgit de savoir que d'autres aussi vivent la même douleur. Il peut être traduit en ces mots «  maintenant que tu la connais, dis-moi ce que tu en penses ! Pourrais-tu encore prononcer les mêmes paroles pour essayer de me consoler : il faut oublier, n’y penses plus, il n’a pas souffert… ? » : Impossible de refréner l'état de submersion " joie de voir la souffrance aussi chez autrui " pourtant très vite noyé par une culpabilité sincère ressentie.

L'intolérable réside dans le fait que l'on est empêché de parler de la personne disparue. Si c'est admis dans la semaine qui suit le décès, rapidement l'évitement s'installe. On nous conseille sans cesse de ne plus y penser, surtout de ne plus en parler, soit disant que cela facilite l'oubli " réparateur ". On veut y croire et on s'y accroche, persuadé que le temps cicatrisera la douleur de la séparation.

C'est quand on se retrouve, sans raison apparente, prisonnier de nouveau d'une profonde tristesse que l'on s'aperçoit que ce temps, même des années plus tard, n'a pas su user le souvenir malgré tous les efforts fournis à chasser chaque pensée qui pouvait rappeler et qui recouvre aussi la peur de perdre d'autres êtres chers.

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Il faut accepter que l'oubli est une protection utile et naturelle pour éloigner déjà cette peur, et aussi pour atténuer la culpabilité éprouvée de s'apercevoir que l'on a un peu oublié. Si la mémoire des douloureux souvenirs sans cesse revenait, vivre serait insupportable. Le fait premier est que l'être humain est appelé à mourir, il se refuse cette pensée déjà pour lui-même et il ne peut l'accepter pour les autres, il cherche désespérément à vouloir croire que la mort n'existe pas, il crée donc une vie après elle, résurrection, réincarnation etc., observées dans toutes les civilisations.

Image Ange Gardien (1656) - Auteur Piedro Da Cortana (1596-1669) - Domaine Public

Ne vaut-il mieux pas penser avant tout que nous participons tous à la survie de notre espèce. Si le but de la médecine est de soulager les douleurs physiques, notre but à tous est de tenter de rendre la vie plus agréable aux générations futures. Sur des décès injustes, insupportables tel que ceux d'enfants assassinés, des personnes s'allient pour retrouver une utilité et un sens à la vie et se battent pour que cela ne se reproduise plus.

A quoi bon s’user à refuser ce qui est la réalité, il faut s’admettre que la mort existe, la nôtre aussi. Il faut, par contre, ne jamais accepter que l’on puisse gaspiller la vie. C’est ainsi que nos chers disparus sont encore vivants, par la mémoire que nous en gardons et qui donne un sens à la souffrance. Qu’on le veuille ou non, on restera toujours imprégnés de ce qu’ils ont été de leurs vivants à nos cotés. On ne remplace pas, on continue avec ce qu’ils nous ont apporté, une part d’eux vit toujours en nous, celle qu’on a aimée et que nous pouvons retransmettre.

Pour supprimer la souffrance, il faudrait supprimer les causes et les sentiments. Qui pourrait le désirer ? Qui accepterait d’absorber la pilule qui donnerait la vie éternelle sans aucune émotion donc sans aucun sentiment ? Respectons autrui dans sa souffrance, même si sa souffrance nous fait souffrir.