Le Psychanalyste


Psychanalyse - psychothérapie en ligne -thérapie de couple - 35€ la séance d'une heure

C'est par « ma » psychanalyse que j'ai pu retrouver la mémoire de ce que j'avais vécu dans l'enfance et surtout ses influences dramatiques sur ce qu'a été ma vie d'adulte.

Comment se déroule une consultation ?

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Introduction :
Auteur :
Je ne ressens pas ici, l’utilité de décliner mon nom, déjà par respect pour ceux qui le portent aussi et ensuite, question éthique, sûre d’être loin de la perfection, je m’interdis de donner à chacun, la possibilité d’un quelconque jugement dirigé mais plutôt une réflexion. Pour ceux qui ne peuvent s’en passer et au nom d’un enfant qui a existé, j’ai imaginer celui-ci : Personne

Image Les Gueules Noires - Auteur Adolph F.Isler(1848-1912)- Domaine Public

Je remercie au passage Madame Intuition de m’avoir aidé dans le choix de la psychanalyste qui à bien voulu m’accompagner et m’entendre durant six années à raison de trois séances par semaine et prie Monsieur Engagement, de l’inscrire en majuscule au plus haut de son tableau d’honneur.

Je ne remercierai jamais assez, Mme ? ou Mr ? ( je ne sais encore) qui, par l’intermédiaire de Monsieur Destin, a placé un jour sur mon chemin la personne avec qui j’ ai pu entreprendre une autre forme d’analyse, très difficile pour chacun, mais dont les résultats me permettent d’en parler aujourd’hui.

J’aimerais que le lecteur, dans ce qui va suivre, n’oublie jamais que maintenant et pour le futur, je n’échangerais ce vécu contre aucun autre, sachant même qu’il reste encore beaucoup à faire, à traverser et certainement à souffrir.

Historique :
Il n’est certes pas facile de revenir à « l’avant » quand il y a l’après qui l’explique. Je vais le tenter. Quarante trois ans, sorti des gueules noires et de la cité où je suis né, bardé de savoir, presque sans diplômes pour les confirmer, connaissances acquises sur le tas à coup de stage, d’études volées au temps des plaisirs, je pensais n’avoir pas trop mal réussi.

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Moi qui n’ai jamais su qui est mon père et reçu un autre regard que celui d’être l’enfant qui dérange par sa présence, je ne jouissais que de la dépendance et surtout du respect de l’autre pour mon « intelligence », à tel point qu’à dix huit ans, on m’a offert la possibilité d’entrer, sans passer d’examen à l’école militaire de Saint-Cyr (seule perche pour une fois tendue, refusée par manque d’information, convocation noyée avec un verre de bière sur un bar, au nez du gendarme resté muet après sa lecture).

Image Enfant prostituée(1871)- La légende au dos "Mary Simpson, une "vulgaire prostituée" de 10 ou 11 ans enceinte de 4 mois - - Domaine Public

Cette intelligence m’a permis de ne jamais oublié l’enfant (et les enfants de ma rue) qui vers dix ans, à une remise des prix, dans l’obligation d’aller chercher le sien, voulant faire comme les autres, (pour ne pas se tromper) est resté sans réponse de la part de l’élu local, à sa main tendue. Ne sachant plus où la mettre sinon dans la poche du short trop grand et rapiécé, hérité de son grand frère, devant la foule des parents (sauf les siens) et des élèves présents, il fallut réagir vite, ressortir la main, saisir le livre « récompense » et se donner l’air d’être prudent en baissant les yeux à ne regarder que ses pieds pour descendre de l’estrade.

J’ai vécu, malgré les reproches de ma nouvelle famille, toute ma vie déguenillé, habits et chaussures percés, content et sûr de moi, chaque fois qu’il était fait appel à mes connaissances. J’ai atteint dans cet accoutrement, des sommets (le Mont Blanc y compris, à quarante ans) que beaucoup peuvent envier. Certaines entreprises de renommée mondiale m’ont ouvert leurs portes et leurs carnets de commandes. C’est par l’analyse que je me suis aperçu que je n’ai cessé de gravir les marches de ce fichu podium, le pire, c’est que je pouvais là, maintenant, en redescendre en refusant le prix ! Est-ce que mon travail valait vraiment un prix ? Est-ce qu’un enfant pauvre et de surcroît sans père, n’a aucun prix ? Toujours est-il que chaque fois un sommet atteint, dans la descente j’y laissais tout le matériel et repartais toujours en guenilles.

Bref ! Je m’éloigne !
J’avais donc quarante trois ans, marié, père de trois beaux enfants, une belle maison (dessinée est construite de mes mains : ça aussi je savais faire ! je n’admettais pas rester sans savoir !) chef d’entreprise, huit salariés, bel atelier mais très mauvais dirigeant (j’ai offert ce que j’aurais aimé trouvé quand j’étais salarié : travail indépendant, horaire libre, salaires correctes et en surcroît, je nettoyais moi-même les toilettes). En apparence, mon sort était très enviable.

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Je ne m’étais pas aperçu que petit à petit, pour échapper à la vie conjugale, je me noyais dans le travail. Pour finir, levé à trois heures, entre-coupé d’une heure pour le repas, je terminais la journée, lessivé, vers dix neuf heures. Pour échapper à la réalité qu’une érection virulente rappelait tous les matins, je me suis noyé l’esprit durant des années dans la recherche, les problèmes. Je ne vivais pas ma sexualité. Des érections, oui, dans mon slip que je ne pouvais enlever dans les rapports devenus de plus en plus rares jusqu’à disparaître.

Image Jupiter et Junon de Agostino Carracci(1557-1602) - Domaine Public

Vu mes journées, j’avais de la peine à regarder le journal de vingt heure jusqu’au bout sans m’endormir sur le fauteuil et terminer la nuit sur la banquette. Érections sans jamais éjaculer, ça devient à la longue assez pénible. Dans le temps nécessaire à la retombée, je devenais irascible à tel point que j’avais décidé de me lever avant tous, pour ne déranger personne, pensant tout d’abord que cet état était dû au manque de la dose de café que je consommais en grande quantité. J’ai plusieurs fois tenté la masturbation sans succès, chaque fois, à la limite de l’orgasme, un « gardes-toi si, des fois tu devais avoir un rapport ! » me coupait net dans mes tentatives, je m’empressais de remballer le tout, maudissant ce sexe perturbateur.

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C’est un jour, revenu d’un apéritif chez les voisins, retraités sympathiques qui avaient tout pour vieillir heureux, argent, maison, voiture, cuisine incorporée dernier modèle et en prime la santé, oui, c’est ce jour là que j’ai lancé comme ça à ma femme, après vingt deux années de mariage : je veux divorcé !!! J’ai compris, beaucoup plus tard, que ce couple de retraités était par leurs comportements le miroir de notre couple. Ils ne se parlaient plus que pour s’envoyer des "fions", s’évitaient autant du regard que dans les couloirs, faisaient chambre à part, ne sortaient jamais ensemble, vie pourrie par les problèmes que plus rien ne semblait pouvoir réparer.

Image Euripide composant ses tragédies(1863) - Auteur Jean -Hippolyte Flandrin(1809-1864)- Domaine Public

Deux ans plus tard : un gros sac à dos, chargé pour un long voyage, m’attend sur les pavés roses de la cour. Sur le perron de la maison vidée de tout sauf du dernier balai et de la serpillière utiles au dernier coup de nettoyage, j’attends moi aussi, clefs en main, les nouveaux propriétaires. Quelques mois auparavant, les salariés ont été replacés, l’entreprise cédée pour un franc symbolique à un associé, les camions sont venus vider les locaux !

Les deux premiers enfants, devenus majeurs, en appartement, ont continué leurs études. Le troisième, beaucoup plus jeune a suivi sa maman. Le divorce a été prononcé. D’un commun accord, nous avons conclu qu’on n’allait pas faire le jeu des avocats, nous en avons contacté deux (c’est obligatoire) qui ont bien voulu accepter nos conditions.

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Et moi ? ….les clefs remises avec, comme il se doit, les félicitations, j’endossai le sac. Sorti de la ville et pouce tendu, je suis monté dans le premier véhicule qui s’est arrêté (un camion). Je me souviendrai toujours de son chauffeur, il picorait d’une main un poulet rôti posé sur le siège « - t’en veux ? - merci, c’est sympa ! –où vas-tu ? – bien…. déjà, là ou tu vas ! C’est où au juste ? ». Étrange, il porte le même prénom que moi.

Moi qui croyais être blindé à tout, qui pensait qu’un divorce n’était qu’une parenthèse et ne comprenait pas qu’un mec pouvait y péter les plombs, je me suis pris une véritable claque dans la « gueule » comme on dit !! Ce fut là, les premiers résultats d’une psychanalyse, celle de mon ex, entreprise sur mes conseils, après mon « je veux divorcer »

Image Un mendiant - Auteur Françoise Duparc(1726-1778) - Domaine Public

J’avais réussi encore à trouver le temps d’étudier la psychologie (passer deux nuits blanches d’affilée ne m’arrêtait pas). Je n’ai pas douté de la présence en chacun, des « actes inconscients » mis en évidence par Freud, suivi par Jung, Reik, Winicott, Salomé, Lacan, Roudinesco, Janov et j’en passe, quand là, sur deux pages d’un des livres de Françoise Dolto, j’ai trouvé toutes les causes du problème sexuel féminin qui empoisonnait nos relations, c’est écrit noir sur blanc ! Enfin éclairé sur les difficultés du couple, je me suis empressé de mettre ces deux pages sous le nez de l’unique responsable ! Il suffit de suivre les critères de sélection énoncés par Daco dans son livre « les triomphes de la psychanalyses » ( ! ?), pour le choix du psychanalyste et le tour est joué ! Quelques séances et déjà le triomphe sera là, le bonheur aussi ! Oui, oui, c’est écrit, courage ma chère ! ……ouais, ouais…. !?...

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En fait de triomphe, je suis maintenant là, sur mon chemin de « sac à dos » (à chacun son chemin), je ne monte plus les sommets, je descends…tiens, sur la côte !

Le bonheur, je l’ai trouvé, un beau matin, un court instant, au réveil sur un terrain vague où j’ai dormi à la belle étoile, entre un étang et une voie ferrée. Aujourd’hui encore, quand rien ne va, je me dis « -rappelles-toi, ça existe ! ».

Image La Conscience (1877) - Auteur François Chifflart(1825-1901) - Domaine Public

Dans cet instant, démuni de tout, seul, isolé et sans projet, une grande sensation de paix m’a envahi, tout l’autour m’est apparu magnifique, mon malheur aussi !

Après avoir grignoté un morceau de pain avec du fromage de chèvre, je repris la route. C’est à Montpellier que j’ai été pris en stop par Jésus, unfou illuminé, chauffeur du taxi avec lequel on a traversé toute la ville en grillant tous les feux rouges (il se disait protéger par Dieu, son père) Moi, comme toujours dans les situations les plus critiques je me suis enfermé dans mon « vaille que vaille » et j’ai attendu jusqu’à tard dans la nuit qu’il s’arrête pour descendre et récupérer mon sac dans le coffre, malgré ses supplications.

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Fini le stop, je marchai toute la nuit. Quelle ne fût pas ma surprise quand au petit matin j’aperçus la mer ! Encore un effort et enfin sur la plage, je laisse tomber mon chargement sur le sable, enlève les chaussures retrousse toutes les manches et me glisse jusqu’aux cuisses dans l’eau fraîche. Immobile, je regarde l’horizon qui semble m’appeler, continuer ?........continuer…… les enfants !!!... le plus jeune ! Déclic ! Un dernier regard et je me retourne,… mon sac !!Une vieille dame était là, plantée à m’observer, je regagnai doucement la plage, la dame accompagnée de trois petits chiens me rejoignit vers le sac « tendez-moi la main » me dit-elle d’un ton doux et ferme à la fois. Un instant surpris, je me laissai aller à son commandement, elle y posa son poing qu’elle ouvrit tout en me fixant dans les yeux, fit demi-tour et reprit sa promenade sans se retourner. C’est seulement après que j’ai pensé à regarder ce quelle y avait déposé : un billet de cent francs ! J’aurais voulu la rattraper, lui expliquer qu’elle se trompait que d’autres en avait certainement plus besoin, elle avait déjà disparu dans les pavillons qui bordent la plage. En écrivant ce passage, il m’est difficile de retenir mes larmes.

Image Le Voyageur contemplant une mer de nuages (1818) - Auteur Caspar David Friedrich(1774-1840) - Domaine Public

Je me suis assis, les yeux rivés sur la mer. Il faut remonter ! Le train ça ira plus vite, acheter un vieux fourgon pour y loger et prendre ton fils le week-end, et…entreprendre ta psychanalyse, il faut maintenant comprendre.

Ce qui devait être un long voyage, n’aura en fait, durer qu’une quinzaine de jours. Les années d’analyses qui suivirent n’ont pas été de tout repos, loin de là. J’ai dû reprendre au plus vite la caisse à outils, comme à mes débuts, pour assurer la pension de mon fils, financer l’analyse et subvenir à moi-même. Je me souviens de ces périodes où ne trouvant plus une quelconque utilité à mon existence, il m’était impossible de travailler plus d’un quart d’heure sans être pris d’une immense fatigue, les bras ne voulaient plus, épuisé, je devais attendre des fois une heure avant de pouvoir recommencer. Dans ces moments, l’acceptation est d’autant plus bénéfique que les encouragements sont néfastes.

Psychanalyse :
J’espère seulement, par ce qui va suivre, réussir à interpeller quelques lecteurs sur le fait qu’actions et réactions de chacun, sont les résultats de notre vécu, mon travail aura été dans ce cas, utile.

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J’ai donc choisi la psychanalyse dite « stricte », celle où le psychanalyste n’apporte pas ses théories, ses conseils où son avis et pour clore, avec une personne de sexe « opposé ».

Image L'Homme à la houe (1860-1862) - Auteur Jean-François Millet (1814-1875) - Domaine Public

Si la plainte est nécessaire, j’en ai vite fait le tour, d’ailleurs, je m’y sentais ridicule, à mon âge !. Plaintes et dénonciations étaient bannies par ma mère, aux pleurs suivait la gifle, à la dénonciation, le martinet. Interdits que je ne saurais imposer mais qui sont définitivement fixés chez moi. Elle les avait aussi fixés, certainement depuis ces jours passés, après la libération, au chevet de son frère mourant, agonisant sous les marques des tortures. Il n’avait pas trahi ! A la promesse de garder le sourire jusqu’à sa fin, elle n’a pas failli ! Je crois d’ailleurs, que toutes ses expressions sentimentales ont suivi dans la tombe, ce frère tant aimé. Comme toutes atrocités, celles des guerres ont des conséquences qui se répercutent sur plusieurs générations.

Au lieu de chercher pourquoi l’autre avait agit comme ça, avec ou sur moi, j’ai donc préféré faire l’étude inverse : pourquoi ces comportements déclenchent-ils des souffrances en moi, d’où viennent-elles ? Pourquoi ces manifestations sur telle ou telle partie du corps ? Pourquoi ces réactions ? Je me suis très vite aperçu que l’origine se trouve dans l’enfance.

Je me suis très vite aussi trouvé confronté à un problème majeur : de mon enfance, avant mes quinze ans, aucun souvenir n’apparaissait sinon quelques-uns, ici et là, souvenirs scolaires, souvenirs de la ferme où j’ai passé, dés l’âge de douze ans, toutes les journées (les nuits aussi) que l’école permettait (mercredi, samedi après- midi, dimanche et vacances scolaires). Je me rappelle que pour garder ma place, j’avais intérêt à travailler dur. Malgré cela, je m’y sentais bien, comme en classe d’ailleurs, malgré que, "cul" à l’air devant tous les élèves, je me prenais la fessée quotidienne (on peut tout se permettre avec l’approbation parentale). S’il n’y avait pas de quoi fouetter un chat, il n’en était pas de même avec moi, souvent dans la lecture je m’évadais avec les animaux ou les personnages de l’histoire (j’ai beaucoup souffert avec les histoires de l’ours bouzou !).

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Je me suis accroché à ce genre de détails pour pénétrer l’armoire aux souvenirs dont je n’avais pas la clef. Je me suis demandé pourquoi, lors de ces fessées, je souffrais plus du malaise des spectateurs que de mes fesses et de l’humiliation. M’est apparu alors une scène où, petit, assis sur une chaise, on m’a imposé de regarder sans bouger, (comme les élèves à l’école), deux de mes frères à genoux face au mur sur des morceaux de bois de chauffage, pointe en l’air. Larmes aux yeux (même les sanglots étaient interdits), s’appuyant tantôt sur un genou, tantôt sur l’autre pour moins souffrir, ils parvenaient, malgré l’interdiction de tourner la tête, à me lancer certains regards qui disaient « c’est de ta faute ». J’aurais volontiers pris leurs places si leur beau- père n’avait été là à surveiller la punition par lui-même infligée, approuvée par la mère.

Image La Fessée (1880) - Auteur Georgio Conrad (1827-1889) - Domaine Public

« De ma faute ? » Je sais d’où cela provient. Seuls avec leur mère, ils n’étaient pas aussi mal que là, avec ce nouveau venu, même si c’était déjà très difficile pour eux et leur sœur d’avoir perdu leur père si tôt. Je suis arrivé dans leurs vies peu après. Sans un père pour assurer la nourriture manquante, excommuniée pour « la faute », sujette à tous les ragots, ma mère, pas idiote, a très vite réalisé que dans ces conditions, trouver "un bon parti" était maintenant devenu impossible. C’est alors qu’une âme charitable lui a présenté un homme tout droit sorti des eaux (tentative de suicide), en pleine procédure de divorce. Je dois le dire, il était beau, très fort, courageux, travailleur avec de plus, un "cœur gros" comme une maison, c’est vrai, toute sa vie il a posé sa paie sur la table, sans penser à lui. Mais…. ! il ne supportait pas que sa nouvelle femme soit dérangée par les enfants(il y en eu sept de plus), croyant là les causes des distances qu’elle prenait avec lui. On a payé très cher ! De ce que j’ai pu en lire, le goulag n’était pas pire. Le « de ma faute » vient du fait que si je n’était pas né, tout cela ne serait pas arrivé. De ma faute, de la faute à ma présence, de la faute à une mère, au premier père décédé, au deuxième resté inconnu, au troisième père abandonné très tôt par ses parents, à la guerre de quarante, aux mentalités du village….. ? En réalité, c’est la cause d’un amalgame de problèmes liés au vécu de chacun, qui, part un concours de circonstances se sont trouvés réunis dans un même endroit.

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On pourrait croire que je ne me fais pas de cadeau dans l’analyse, en réalité, je ne fais pas de cadeau aux problèmes. Les souffrances sont comme les vagues de l’océan, suivant l’intensité du vent elles reviennent d’autant plus fortes qu’elles se sont retirées, à chacun d’éviter d’en souffler un peu plus. Séparations, éclatements, décès, suicides et tentatives, orphelins, rien n’a été épargné à cette famille et aux familles qui suivirent.

Image Tempête de mer avec épaves de navires (1770) - Auteur Claude Joseph Vernet (1714-1789) - Domaine Public

J’en reviens à l’analyse. C’est très difficile de différencier en soi ce qui est d’un comportement naturellement juste de ce qui est d’un comportement que l’on dit normal. Me concernant, en voici quelques exemples :

A quatorze ans, je mesure un mètre cinquante et un et pèse trente six kilos (je m’en souviens car je n’ai pu échapper à la visite médicale obligatoire pour l’entrée au collège). Normal, me disais-je, c’est héréditaire ! Mais à cet âge là, ça devenait dérangeant, je risquais bien de rester puceau toute ma vie !(mot que j’ai bien eu de la peine à me faire expliquer). La honte devant les copains ! A les entendre, ils ont déjà tous couché avec une fille ! Interne dans ce collège durant deux ans, je reprends vingt centimètres et vingt quatre kilos.

Analyse :
en internat, tout contact avec ma famille était impossible durant la semaine alors qu’à la ferme, je ne passais pas un jour sans voir venir un frère chercher les trois litres de lait nécessaires à la fratrie. De petite taille, je passais partout, nerveux et souple que j’étais, je pouvais sortir des situations les plus périlleuses, des bras les plus puissants. J’avais intérêt à rester petit. Je crois aussi qu’une trop grande anxiété peut nuire à la croissance.

A dix neuf ans c’est catastrophique !, je les ai tant aimées celles qui m’ont quitté !, elles aussi je crois ! Je les ai tant embrassées, tant caressées que pour en trouver la suite, elles sont toutes parties. Il m’était impossible d’aller jusqu’à faire l’amour c'est-à-dire jusqu’à pénétration. Je ne pouvais pas, sans savoir pourquoi. Quelle n’a pas été ma chance quand j’ai rencontré une fille qui ne pouvait, elle, être pénétrée ! Mon problème avait disparu (je croyais), voilà que j’en demandais, c’était rassurant pour moi. A force d’insister j’avais fini par me faire croire que j’étais « normal », que le problème n’était pas chez moi, tout comme d’ailleurs les distances physiques que j’ai pris avec mes enfants dés qu’ils atteignaient leurs deux ans (plus de bisous, plus de contacts ; du sport, des randonnées, de l’escalade, etc.…, oui, mais à distance !)

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Analyse :
j’ai découvert que j’ai vécu quasiment jusqu’à l’age de cinq ans, enfermé dans une chambre. Ma mère ne pouvait pas supporter le regard des autres sur elle et l’enfant bâtard que j’étais. J’en suis sorti grâce à l’école obligatoire, un séjour d’une demi année à l’école maternelle m’a permis une adaptation avant le cours préparatoire. Les rares sorties, pendant cette période se limitaient à accompagner ma mères aux ménages à domicile et le jardin m’était quelques fois autorisé quand tout le monde était au travail.

Image La Poupée de Cosette - Auteur Léon Comerre (1850-1916) - Domaine Public

Je n’ai jamais su jouer mais on a su "se jouer de moi "? Sur le lit de cette chambre, pendant les siestes de celui qui travaillait de nuit. J’ai appris très tôt à manier le sexe adulte et faire en sorte que l’éjaculation arrive au plus vite. Plus tard j’ai été tiré dans les « bons coups », féminins aussi (mes petites mains pouvaient entrer partout), et tout ça à l’insu de ma mère. C’est dans cette période que j’ai découvert que le beurre pouvait servir à autre chose qu’à faire des tartines. En cachette, à table je m’en collais sous une aisselle pour me l’appliquer au plus vite là où ça fait mal pendant la pénétration.

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Cette malléabilité devait se porter sur mon visage car on ne ratait aucune occasion pour me tripoter ou se faire tripoter jusqu’à m’inviter à tenir la verge pour uriner (toutes catégories sociales confondues). A l’adolescence, j’ai tout oublié de ce passé, depuis ce jour où je me suis,(je ne sais comment), retrouvé dans la rue sans savoir mon nom, sans reconnaître l’endroit où on habitait. C’est à la première porte que j’ai frappée qu’étonné, on m’a renseigné.

Image Paysage de côte Italienne - Auteur Franz Xaver Hoch(1869-1916) - Domaine Public

Aujourd’hui, je n’ai plus peur d’approcher mes enfants, à part le plus âgé qui ne sait que faire dans ce changement,
nous arrivons à nous faire la bise pour se dire bonjour.
Ceci fait partie des résultats de l’analyse.